Le troisième livre de Léon Leswerges vient d'être publié.
Disponible chez Amazon sur Kindle.
Un extrait pour vous faire saliver !
Dedans.
Toutes s’endormirent en se demandant ce que nous irions faire aux latrines pleines demain.
Une seule avait le certitude de ce qui allait lui arriver.
Plonger tête la première dans un trou remplis d’excréments et
d’urine.
La nuit fut agitée pour toutes, certaines se branlèrent copieusement pour calmer leur angoisse.
Certaines étaient tellement stressées qu’à un rien près, elles auraient
involontairement chié dans leurs
culottes, un comble.
Le déjeuner fut avalé rapidement et les surveillantes encadrèrent leur petite troupe pour les mener sur les lieus des futurs jeux. A leurs tenues, nous comprenions que cela n’allait pas être une partie de plaisir. Cuissardes
d’égoutier en caoutchouc, salopette
imperméable, les cheveux
caché par un béret, et surtout de longs gants en caoutchouc.
Les latrines pleines n’étaient pas fort éloignées.
Une espèce de hangar sans mur, à tous vents.
Au milieu, une espèce de long coffre à six trous.
Avec partout sur les parois de longues trainées qui ne cachait pas leur origine.
De belles et grosses coulées des merdes les plus variées.
Manifestement les derniers vidangeurs n’étaient pas très soigneux.
Dans un coin, de nombreux seaux dépourvus d’anses attendaient.
Dehors, un énorme bac placé sur une espèce de grande
charrette.
Bac lui aussi décoré de jolies coulées
merdeuses.
Nous étions invitées à nous rapprocher du
siège pour mieux contempler.
Deux gardiennes soulevèrent la planche à six trous pour la déposer plus loin.
Et nous vîmes.
De la merde qui arrivait à
un bon mètre sous le banc.
De toutes les sorte de merdes.
Des étrons bien formés, de la
chiasse, de la coulante, de la diarrhée.
De la jaune, de la noire, de la brune.
Flottant dans de la pisse.
Et nous sentîmes aussi.
Une pensée me traversa l’esprit : comment peut-on être gardienne dans de telles conditions.
Je pensais à elles et non à ce qui allait certainement m’arriver de répugnant.
J’estimais que le dégradant dans l’histoire,
c’était leur job et pas nos
avilissements.
Le coffre cachait une fosse bien fabriquée, des murs bien lisses et bien droits.
Comment ressortir de là sans aide pour celui qui tombe dedans.
J’avais ma petite idée,
mais elle n’était pas
réjouissante.
A une telle vision la future petite plongeuse tomba dans les pommes.
Avec sollicitude les gardiennes la ranimèrent, presque maternellement.
Puis la prenant sous les bras et les jambes la laissèrent choir dans la latrine.
Pas tête la première comme promis mais sur le dos.
La malheureuse se débattait, s’enfonçait, ne parvenait
pas à reprendre pied.
Ses cheveux disparaissaient sous le casque de merde qui se formait.
En se débattant elle éclaboussait les murs et surtout son visage.
Il n’y a qu’en bouche
qu’elle n’en avait pas encore.
Si elle ne recevait rapidement pas d’aide, elle allait certainement se noyer.
La surveillante me fit un geste impératif pour descendre l’aider.
Je me doutais qu’elle ne me piffait pas, mais à ce point !
Ridicule pensée, car moi ou une autre.
Je m’assis donc sur le rebord et me laissais glisser en restant la plus droite possible.
Question de rester debout et de ne pas basculer.
Inutile qu’une troisième ne soit obligée de sauver
deux nageuses.
Une inconnue subsistait pour moi, quelle profondeur, quelle épaisseur de merde.
Première impression pénible quand la merde emplit mes souliers.
Deuxième quand mes mollets nus entrèrent en contact avec la matière.
Puis ma culotte qui se souillait de matières fécales.
Et je descendais toujours, maintenant au dessus de la ceinture sur ma peau nue.
Et la descente lente, freinée en plus par la compacité des matières se poursuivait.
La blouse que nous devions garder ne s’enfonçait pas avec moi, flottait sur la caque.
Mes souliers touchèrent enfin le fond.
La merde m’arrivait au bas des seins.
Je ne sais pourquoi, mais j’avais gardé
jusque là les bras en l’air.
Craignant de les salir sans doute.
Et il faudrait bien les enfoncer dans la caque pour redresser la petite.
La matière gluante n’était pas aussi répugnante qu’imaginée.
Une impression de chaleur s’en dégageait.
Un certaine onctuosité m’enveloppait.
Et je me vidait dans ma culotte encore propre à l’intérieur.
Le stress sans doute.
J’étais dans un bain de merde et je sentais parfaitement la chitte que mon rectum expulsait.
Une diarrhée de trouille du tonnerre de dieu.
Je la sentais se répandre dans les recoins les plus inaccessibles de ma culotte.
Mon minou baignait dans la chiasse.
J’ose l’avouer,
c’était chaud et bon.
J’avais envie maintenant de m’accroupir dans les sanies pour en avoir jusqu’au menton.
Pour narguer les gardiennes.
Mais il était temps de songer à relever Julie qui continuait à se débattre, à m’éclabousser.
Mon visage et mes cheveux devaient être parsemé
de souillures.
Mes bras étaient maintenant profondément plongés dans le magma puant.
Au lieu de se calmer, l’idiote se débattait encore plus.
Elle me glissait entre les mains.
Je n’y arriverai jamais seule, criais-je.
La gardienne avait compris avant mon appel.
Sabine viendrait en renfort pour m’aider.
Sachant qu’il y avait du fond, celle-ci se laissa choir dans la fosse sans précaution.
Déclenchant une vague de merde qui s’écrasa sur mon visage.
M’aveuglant complètement.
Pendant ce temps les gardiennes avaient descendu une échelle dans le merdier.
Echelle qui ne devait servir qu’à
cela, tellement était épaisse la couche de merde qui l’enveloppait.
J’avais réussi
à racler la merde de mon visage et avait de
nouveau une vision claire.
La vision de deux filles dans la merde tentant de relever une troisième qui se noyait dans la même merde.
Cette imbécile était maintenant dans le même état que si elle
avait été précipitée tête la première comme prévu.
Et qu’en plus, deux autres imbéciles pataugeaient dans cette même merde.
Et que la journée ne faisait que commencer.